Quand il s’agit de l’humain, toute analyse tendant à une approche par le groupe est méconnaissance de la complexité du sujet traité. S’il est toutefois évident que chaque vivant est ayant-droit de la vie de chaque autre vivant, cela ne doit pas induire à une  “fusion” ou “absorption” des particularités.

Les  vies (comme réalisation sociales) se construisent sur la base de souffles individuels. Ceci sème et entretient les subtilités émotives propres à l’individu. Vouloir les fondre dans une analyse de groupe, de communauté, de région, de pays ou de continent,  c’est nourrir une dépossession et promouvoir une anticipation dangereuse sur des vies qui ne sont que si elles sont déliées, libres et mouvantes. Les phénomènes esthétiques ainsi couvés, empreints d’une émotion unique, fusent et parfument toutes les proximités. Cependant, même diffusée, la somme de toutes les senteurs partagées n’égalera pas la senteur originelle. Le mélange des vécus ne l’altérera point. Aucun enchevêtrement, même s’il est involontaire, n’affecte la racine. Il y’a des extinctions impossibles, malgré les troubles accentués de l’ordre d’avant. “L’après” est toujours un murissement individuel, un état de corps en mode silence ; sans toutefois que ce soit une discrétion. Le fruit d’une maturation qui fait naître une valeur, là où nait l’émotion.

 

Oumar