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Autour de la chaussure Pël

Petit lexique Pël pour comprendre la suite :

– attendre : fAdde
– ce qui te va (ta pointure) : fOdde
– attends-moi : fadam
– c’est ma pointure : iné fotee’am
– la rencontre : fótti – pótti

On ne sait comment, mais la chaussure a fini par se dire “faɗo” au singulier et “paɗe” au pluriel.

ALORS QUE
– “faɗo” est, très certainement, un glissement de “fotee’am” et “potee’am” pour le pluriel. Qui finit par devenir “padam”.

Donc, la chaussure, en tant qu’objet, n’est pas nommée en Pël. Ce qui est nommée, c’est le fait que cet objet soit à la pointure. C’est comme si le walaf nommait la chaussure “jot nama”

Parce qu’il est difficile de trouver un lien entre “l’attente” (fadde) et les chaussures (pade).

Pour conclure, en attendant que les spécialistes sortent du bois, “padam njehen” (xaar ma ñu dem) est un glissement de “podee’am njehen” (ma sol yi ma jot, ñu dem) 😀


Inhumanités contemporaines

En interrogeant les humanités futures, l’artiste Abdoulaye Diallo choisit de se mettre sur une profonde interpellation de son utilité humaine, solidaire à un avenir universel qui nous incombe.

Parce qu’être attentif à soi, c’est aussi interroger le parcours de celles et ceux avec (ou contre) qui on fait peuple. l’autre aurait dit («fait monde »). C’est, toutes les aubes et tous les couchants, prendre conscience de ce que tous et toutes, avant soi, ont légué et qui nous a trouvé jusqu’à notre petite parcelle de réveil.
Alors, avec lucidité, l’artiste assume après avoir pris conscience ; nourri de ses histoires avec soi, avec les autres. Avec rien.
Tout prend alors sens. Aucun bruit, aucune voix, aucun mouvement, aucune parole, aucune maladresse ne devient banale. Parce que tout est conséquence ou cause de… Seule la longue solitude des vérités est inquiétante.
Et NOUS dans tout ça ? Et tout ce qui n’est pas NOUS ? Et tout ce qui aurait dû être NOUS et devenu, finalement, AUTRES ?
C’est là que l’artiste s’en prend à son époque. Avec intelligence. Mais surtout avec sincérité. Avec HUMANITE.
Prise ardue. Avec comme seul allié, le Temps.
Ce temps d’assumer. Ce temps qui atteste de la perdition de l’Homme (Coran 103. V.2) mais qui, surtout, offre généreusement le possible de l’action, de l’accomplissement de bonnes œuvres. Ce temps de s’enjoigner mutuellement la vérité. Ce temps de l’endurance.
Parce que, quand une humanité est en tourmente, il n’y a que par la finesse et l’attention de l’art que les affaissements humains sont évités. La sensibilité, les sensibilités, deviennent utiles parce que chargées de bonnes intentions. C’est autour de cet univers que le vivant se retrouve, convoqué dans les œuvres. Peu importe les formes. Parce que le vivant est le lieu de la non-forme. Il n’est qu’évocation, représentation, exposition incomplète de la permanence d’une complexité.
Une humanité pour demain ? Alors l’artiste interroge toutes nos inhumanités contemporaines : la parole destructrice, l’accaparement et le contrôle violent du corps de la femme, l’encombrement de nos êtres, l’enjambement des honneurs, les sous-entendus blessants, la générosité rapportée, l’indifférence à l’enfance, le mépris de la faune et de la flore, l’arrogance des interpellations…
Les inhumanités contemporaines ? C’est le dédain du temps long. Ce temps offert généreusement à l’autre et d’acquiescer avec sincérité à ce qu’il est. Le regard, même furtif, sur ce qu’il a, logera un malentendu, même muet. Ainsi naissent les distances, les classes.
Les inhumanités contemporaines ? Ce sont tous ses droits que s’abrogent abusivement une minorité pour tuer des envies légitimes, des ambitions sincères, des énergie naissantes, des droits légitimes. Jusqu’à quand ?
Les humanités de demain ? Ce sont des œuvres honnêtes. Des intentions qui transcendent les différences parce que nourries du seul viatique qui vaille : réduire les peurs, toutes les peurs, à leur plus simple expression.
L’art y aide. En couleur, en corps ou en musique. Nos cœurs n’ont besoin que d’une chose : A LOVE SUPREME. Connaissance, accomplissement et errance en prière (Coltrane).

©œuvre “A Love Supreme” de l’artiste


Le vivre ensemble en milieu urbain : lexicologie de l’être par sa présence active dans le lieu

Il était une fois…

Au commencement de cette fois, il n’y avait presque personne, nul part.

Avec le temps, surgissent des espaces de vie, conséquence des migrations qu’a connue l’Humanité.

Les lieux d’habitation, à l’origine, étaient l’aboutissement de la règle primaire du vivre ensemble : la justice.

« Dëgg » : l’appui, la tour, l’équilibre (walaf)

« Goo nga » : l’inamovible, le seul, l’unique (Pël)

Comment cette justice se manifestait-elle ?

De deux sortes :

  • Le coupable reconnaît sa faute et change de quartier si c’est un délit primaire (tuxu : quand on faute, on s’asphyxie, « tux ». En changeant de quartier, on se dés-asphyxie, « tuxu »)
  • Et en cas de délit aggravé (comme le crime ou la trahison), la communauté t’oblige à l’exil. Et en partant, elle te donne une paire de vaches et un taureau. On partait seul ou en famille si on avait femme et enfants. « gaddu sa ay » dem. « gaddaay »

De la ville

Si les villes sont généralement le fruit des migrations, les peuples nomades ont aidé à les « faire ».

La ville, appelée « wuuró » (de nguurndam) en Pël, traduit « là où il fait bon vivre ». « Le lieu du repos ».

Quand il leur arrivait de se poser, chaque famille délimite son chez soi (Galle), qui viendrait peut-être du walaf “gàll” : parer, délimiter (par extension). Et dans cet espace délimité qui fait maison, on crée le lieu de l’intimité, suudu (se cacher).

Dans ce lieu où il fait bon vivre « wuuró », l’étranger (koɗo) se confond au résident (koddo).

Dans cet espace de vie, la règle essentielle était de s’éviter le sentiment de honte ; de l’éviter aux autres aussi.

  • Du walaf « rus » ou certainement « ruus » tel l’arbre qui perd ses feuilles, pour éviter de perdre la face
  • Ou « Gacce » : du Pël « accu », laisser. Liy tax ñëp baayi la

Qu’est-ce qui peut garantir ce vivre ensemble ?

  • D’abord chaque sujet de la ville doit être = le Pël dit « neddo », littéralement « celui ou celle qui est actif, qui est présent ».. L’expression walaf « ba la nga ni naam, ne fa » traduit bien cette lexicologie de l’être par sa présence active dans le lieu. Donc il faut d’abord être citoyen par l’activité
  • Ensuite, l’être ensemble se construit par la nature de l’interpellation entre les sujets :

L’interpellation des inconnu(e)s :

le Pël dit « kaari » (toi qui vient d’arriver) ou « diw » en walaf (qui serait surement un glissement du « diwngal » la charge » en Pël ; donc celui qui doit momentanément être pris en charge.

L’interpellation entre habitants :

Chez les Pël, on utilise « dendi » (pareil que le mot walaf « dind », être à côté.  « dindi » pour dire « voisin » mais aussi « cousin » ; ceci afin d’absorber tout ce qui peut obstruer la relation directe

Chez les walaf, on utilise, entre autres expression « mbokk » (le fameux « mboka » chez les gambiens). Celui ou celle avec qui on partage.

 

Vivre ensemble, on le voit, a toujours été, d’abord, une grande marque de générosité. Générosité dans ce qu’on a, mais surtout générosité dans sa relation à l’autre.. Le fameux « yééne » walaf ou « yeela » en Pël.

Des maximes célèbres de cette époque nous sont parvenues « yéene néeg la, borom ma ciy fanaan ».

Le « néeg » (chambre) comme intérieur, mais aussi le « néeg » comme la ville.

Ce « néeg » où nous dormons avec nous-même, avec ce que nous sommes, avec nos intentions, avec nos fragilités. Ce néeg comme ville où nous nous mouvons et partageons, parés de ce qui honore l’humain en nous, ce néeg, a une exigence : être beau

Si notre « néeg » est beau, nous serons heureux dans notre « chez moi ». Si notre ville est belle, nous nous aimerons, nous estimerons et y marcherons avec fierté et solidarité, ENSEMBLE.

Le Sénégal a été cela.

Qu’est-ce qui s’est passé entre ces moments d’intenses esthétiques sur nous, en nous et autour de nous et cet instant présent où le désir de la honte de l’autre est semé à tout vent ? Qu’est-ce qui a fait que nous ne détournons plus le regard pour ne pas voir la peur dans les yeux de nos protagonistes ?

L’enfance dans la ville

Une dernière obligation pour un meilleur vivre ensemble : le rapport à l’enfance.

“Xale, alalu Yàlla la”

Nous ne serons un peuple économique, un peuple politique que si la sincérité de notre statut de peuple croyant est avérée.

A quel moment avons-nous méprisé toute la splendeur, la beauté et l’espoir qui émanent de l’enfance ? De « xale » (xal : « braise ») = en référence à la splendeur de la braise incandescente, lumineuse, cet être de l’avenir a toujours été choyé pour être nommé « suka » en Pël (signifiant « rempli de vigueur et de savoir »). Baaba Maal dira d’ailleurs, dans son œuvre « suka naayo », « saa naayi ma, mi naayo » : (enfant, si tu tangues, je tombe »).

En âge adolescent, walaf et Pël font alliance pour trouver le nom le plus beau pour l’enfant : « ndaw » ; c’est ainsi que le Pël nomme le « paon ». Symbole de la beauté, du divin, de la bonne santé.

Nous voyons donc que le “vivre ensemble” repose sur un pilier essentiel qu’est le beau. La beauté dans le langage, la beauté dans nos relations, la beauté dans nos espaces de vie, la beauté dans nos allures, nos parures et nos coiffures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oumar Sall

Photo : Dian Diallo


Comment préserver l’identité sans tomber dans l’isolement et l’exclusion ?

La question de l’identité est fondamentalement liée au « droit à l’histoire ». Tant que le continent africain n’aura pas épuisé son rapport à son histoire, il vivra dans la honte de son présent. Ce qui fait que les représentations artistiques de toute sorte que nous faisons de ce présent là resteront sans âme ; parce que ne traduisant que des angoisses, des doutes de notre ego. C’est ce malaise par rapport à notre présent qui fait qu’on se désole à chaque fois que les autres ne s’intéressent pas à ce que nous leur proposons.

« Art africain » renvoie à deux notions importantes : l’appartenance et le territoire. Il est vrai que le continent « Afrique » est une infime partie du Tout monde. Il n’en demeure pas moins qu’aussi insignifiant qu’elle puisse être, cela le lie aux « autres », aussi lointains soient-ils. En ce sens, l’africanité d’une expression artistique est défendable. Cependant, il serait intéressant de s’interroger sur l’identification ; ce « paraître » qui permet de situer ce qu’il y a « d’africain » dans une œuvre ; qui permet de la situer, elle, dans le Tout monde. Et ce paraître, il est loin d’être un artifice, un costume de scène. Au contraire : il vit en l’œuvre et l’enrichit de ses rencontres, de sa mobilité ; d’où la difficulté de le saisir, de le fixer ; d’en faire une photo qui, de toute façon, n’est représentative que du moment où elle a été prise.

 

La rédaction


témoigner d’une re-circulation qui semble s’être arrêtée

Les sphères où l’artiste est attendu ?

Le principe de “la délégation de pouvoir” est aujourd’hui fortement remis en cause du fait de son absurdité (moins de 2 millions de personnes choisissent un Président pour 14 millions d’autres) ; l’impossibilité des électeurs à faire respecter aux gouvernants les principes de base de la vertu et de la sobriété.

Le principe de “la délégation de pouvoir” est aujourd’hui fortement remis en cause du fait de son absurdité (moins de 2 millions de personnes choisissent un Président pour 14 millions d’autres) ; l’impossibilité des électeurs à faire respecter aux gouvernants les principes de base de la vertu et de la sobriété.

 

En dehors des frontières, “l’Occident laïc et opulent ébranle nos pays qui vivent une situation d’émulation, prêt à l’euthanasie en ce qui concerne les différences culturelles et anthropologiques. La différence ne réside pas dans le fantasme de la consommation, le désir hystérique de biens et de gadgets technologiques, mais dans un usage différent qui déplace le problème vers l’objet abstrait de la foi” nous avait prévenu Achille Bonito Oliva, Président du Jury du Dak’Art en 1998

 

Achille Bonito Oliva avait aussi, toujours en 1998, attiré notre attention sur la situation actuelle du monde. Il disait ceci : “En Occident, si la peur interne d’une prise de pouvoir par une révolte de classe a disparu, toutefois, le fantasme subsiste  de possibles invasions extérieures de populations chassées de leur territoire par la crise des systèmes politiques. Ce qui conduit à une fragilité des frontières géographiques et culturelles, à l’insécurité de l’identité nationale, mise à rude épreuve par la circulation internationale.”

 

  • Le social: le caractère abstrait du communisme n’a pas tenu face à la loi sauvage du marché. Jamais, pourtant, ce qui est appelé « demande sociale » (pour exprimer peut-être le désir de bien-être et de plaisir) ne s’est posée avec autant d’urgence. A l’impuissance des Etats face aux multinationales qui sont les véritables maîtres du jeu, les citoyens sont de plus en plus inquiets et inquiétés. Même les partis dits « socialiste » sont en rupture de promesses sociales crédibles.

Quel nœud social l’artiste pense-t-il alors délier pour opérer d’abord une déprise, créer ensuite une reprise pour enfin témoigner d’une re-circulation qui semble s’être arrêtée ?

Quelle est cette société dont nous doutons de la bonne santé ?

Nous inaugurons une décennie durant laquelle ces interrogations auront légitimité.

« La “droitisation” du monde s’accélérant, et le tournant autoritaire des démocraties libérales ne cessant de se confirmer, les années qui viennent seront très difficiles. Bien des conquêtes que l’on croyait irréversibles seront remises en cause. Les forces de la peur puiseront de plus belle dans les réserves pathologiques dont tout régime de domination a besoin pour son fonctionnement (ces mauvais objets que sont les identités, l’islamophobie, la chasse contre les minorités, et évidemment le sexisme, le racisme). Plus que jamais, cependant, la pensée critique sera nécessaire ». Achille Mbembe

Et si le rôle de l’artiste était d’être à l’avant-garde de cette pensée critique ?

Dans la contemporanéité de ce qu’offre le créateur, il est donc attendu principalement deux choses :

  1. Une création qui interpelle, avec justesse et sans ambiguïté, le mental de ses concitoyens. Entre autre, le travail de Viye Diba présenté lors de la dernière Biennale de Dakar relève de cette responsabilité.
  2. Une création qui avertit et fait presque dans la divination. (Exemple de cet artiste ivoirien auteur de l’œuvre “la fin de la recréation” quelques mois avant le conflit ivoirien).
  3. Sans être démiurge ou devin, l’artiste observe le rythme du monde pour nous renvoyer une imagerie bavarde à travers le miroir de nos lendemains.

Dans tous ces cas, s’agit-il de rester ordinaire ? de faire savant ?

L’essentiel est d’interpeller le mental. Parce que tout peuple a besoin d’être abusé émotionnellement pour retrouver son équilibre humain.

Comment ? me dira-t-on

Une utile interrogation des objets des sociétés, tel est le rôle de l’artiste. De quel objet politique et social le peuple use-t-il pour faire quotidien ?

L’artiste, c’est celui-là même qui sait dresser ces objets par ordre d’urgence.

  • Qui, finalement, juge de la pertinence de l’ordre de prioritéS que se fait l’artiste ?
  • Entre un créateur qui interroge la dictature et un autre qui investit les paysages villageois, qui utilise le mieux ces objets du quotidien ?
  • Existe-t-il des objets ordinaires et d’autres savants ?
  • Traiter de la symbolique du corps dans l’espace religieux est-il plus urgent que peindre la vie des enfants talibés ?
  • Traiter du beau dans un contexte d’oppression dictatoriale est-il condamnable ?

(Nous vient évidemment à l’esprit les attaques de Mongo Beti contre Camara Laye)

Qu’est-ce qui différencie quelqu’un qui peint, dans une démarche didactique, pour dénoncer la maltraitance des enfants, des femmes ou l’allaitement maternel à un autre qui est sur un tout autre registre d’interpellation mentale ?

Le premier, inscrit dans l’amplification de valeurs, peut-il être appelé « artiste » ? Le second, créateur d’émotions, est-il celui qui mérite le mieux ce statut professionnel « d’artiste » ?

Là, prennent importance deux éléments clefs : le jugement et l’interprétation.

Naît alors un « savoir » construit et élaboré académiquement par des personnes qui se proclament érudits et savants pour « juger » et « interpréter » le travail de l’artiste. Ils s’appellent « commissaire », « curator », « directeur artistique », etc. Mais là n’est pas le propos d’aujourd’hui.

 Art vital ?

En quoi l’art est-il vital ? Quelles sont ses formes acceptées comme telles, même dans des territoires ruraux ?

Qu’en est-il des terroirs religieux où les pratiques artistiques sont parfois bannies ?

Nous entrons, ici, dans un autre registre qui voudrait que l’art, s’il est aussi vital qu’on le prétend, soit présent partout.

Est-ce le cas ? Oui, il l’est.

Comment ? Parce que je reconnais à l’art deux pouvoirs essentiels : il apaise ou trouble. La peur ou l’espoir. L’art se manifeste alors comme un « savoir-faire », mais aussi un « savoir-dire ».

En tout territoire, l’homme est, selon, alternativement (ou même constamment) habité par un des deux états. La culture elle, par sa fonction de production de savoir-vivre (de gaité), complète tous les quotidiens.

Une quelconque responsabilité de l’artiste ?

L’artiste est un être dans le trouble, dans le déséquilibré. Il cherche à trouver écho chez d’autres pour ne pas sombrer.

Peut-il, dès lors, être indifférent ? Demeurer dans la neutralité ? Un homme du juste milieu ? Un homme qui s’efface ? Qui ne fait pas face ? Un pseudo-intellectuel qui patauge dans des nuances, des jugements neutres ?

Signes et Ressources de l’artiste pour exister

Tout, dans ce que produit l’artiste, est signe.

Si nos signes sont faibles, insignifiants, la philosophe Nadia Yala Kisukidi dira, lors des Ateliers de la pensée organisés récemment à Dakar, ils seront alors incapables de traduire le sens des choses.

Comment alors produire des signes forts ?

Par la lecture, le voyage, le vécu, les rencontres, le sens aigu de l’observation, l’attention aux rythmes du quotidien, l’amour, le courage, la vertu, l’humilité, etc.

Parce que, c’est dans la production de ces signes puissants, que les ressources se renouvellent et s’enrichissent : les langues, les croyances, les senteurs, la parure, les cultures.

Pour conclure, je questionne le libellé : “L’artiste a-t-il un rôle à jouer dans la recherche de solutions aux problèmes politiques et sociaux ?”

Oui.

En sortant des artifices,

En investissant le nouveau,

En étant dans l’avant-garde,

En arrêtant d’adapter des modèles langagiers occidentaux, non justifiés,

En arrêtant de vouloir, par de l’ingéniosité, passer de l’oral à l’écrit,

En arrêtant de prétendre une originalité interne alors que la copie de modèles extérieurs est flagrante,

En s’écartant de la reproduction qui ne fait que se greffer sur le tronc immobile des traditions.

Oumar Sall

crédit photo ; Baay Faal Bathily Festimod


Votre 1% compte pour la créativité

Le 10 juin, des responsables de projets bénéficiaires du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC) vont partager leurs expériences et discuter sur les possibilités que leurs projets ouvrent au niveau local et l’impact qu’ils réalisent dans les pays en développement au Siège de l’UNESCO à Paris.

Mike van Graan, directeur exécutif de l’African Arts Institute, animera cette conversation entre Claudia Billourou, co-directrice de l’Escuela de Artes y Oficios del Teatro Argentino de la Plata, Argentine; Diego Padilla, directeur adjoint de l’Instituto de Relaciones Internacionales e Investigaciones para la Paz, Guatemala; Oumar Sall, coordinateur du Groupe 30 Afrique, Sénégal; et Michelle Constant, directrice exécutive de Business and Arts South Africa, Afrique du Sud. (Lire leurs biographies)

Le FIDC, fonds institué par la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, investit dans la créativité et soutient des projets qui permettent un changement transformationnel dans les pays en développement.

Cet événement qui marque le lancement de la campagne de levée de fonds « votre 1% compte pour la créativité » sera suivi par la quatrième Conférence des Parties de la Convention de 2005 qui aura lieu du 11 au 14 juin 2013.

Suivez le débat et participez à la conversation sur Twitter @UNESCO et FacebookUNESCO.

Pour plus d’informations sur les projets du FIDC qui seront présentés lors de la session d’échange et de débat:


20 organisations professionnelles ont bénéficié de la session “Futur Academy” à Dakar

Comme à toutes les étapes, “FUTUR ACADEMY” s’est arrêté, après un premier passage au mois de mai 2012, à Dakar. 20 organisations professionnelles, venues de tout le Sénégal, ont pris part aux trois modules dispensés par des experts. Elles bénéficient, dans la foulée, d’une assistance comptable qui permettra à chacune d’elle, de produire un bilan comptable au 31 décembre 2013.

La région de Fatick sera la dernière étape de notre Université Mobile


Viye Diba : Si nous voulons construire une société conçue sur le principe du désordre, cela peut être un concept intéressant. Mais il faut l’affirmer et l’assumer

 Le phénomène du “contournement et de l’enjambement ”

“Quand vous marchez sur les rues des capitales africaines surpeuplées, votre corps est exagérément sollicité. Parce qu’à cause des étalages des marchands ambulants, occupant anarchiquement les trottoirs, vous ne faites que contourner et enjamber. Ainsi, tout en voulant être rapides, nous créons les conditions d’être lents. Ce qui est un désavantage dans un monde régie par la vitesse.
Ceci se transcrit exactement au niveau politique : les vrais problèmes sont toujours contourner ou enjamber pour des raisons politiciennes. Les difficultés s’amoncellent ainsi pour les générations futures à qui nous les léguons en héritage.
Si nous voulons construire une société conçue sur le principe du désordre, cela peut être un concept intéressant. Mais il faut l’affirmer et l’assumer.
Les racines de cette théorie, qui est contraire à toute ambition de développement, sont l’indiscipline et le manque de patriotisme. En ces deux aspects au moins, les modèles chinois et japonais devraient faire école sur le continent.”


Viye Diba : Une culture n’a d’intérêt que lorsqu’elle permet à ceux qui la pratiquent de régler des questions liées à leur existence

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‎”Une culture n’a d’intérêt que lorsqu’elle permet à ceux qui la pratiquent de régler des questions liées à leur existence”. Viyé Diba (Artiste visuel). Dans le cadre de notre Université mobile “Futur Academy”, nous avons accueilli cet artiste à l’intelligence exceptionnelle, qui sait toucher du doigt les maux de nos sociétés.. un petit aperçu en attendant la vidéo complète.


Contemporanéité de l’Art, la mainmise injuste de l’urbain

« art contemporain », «danse contemporaine », « poésie contemporaine », « musique actuelle ».  Et si ces « trouvailles » ne faisaient que traduire le désir hégémonique de la minorité urbaine, souvent dépositaire des « connaissances coloniales », des moyens matériels matérialisant injustement la « richesse » et le privilège de la modernité importée (pour reprendre l’auteur Detalmo Pirzio) ?.  S’il ya une ou des cultures qui sont restées intactes aux expériences coloniales et néocoloniales, ce sont celles des masses rurales. Une « minorité contemporaine » au détriment de la quelle nouveaux concepts et tendances intellectuelles enjambent volontairement pour prétendre parler au nom de tous.  Cette majorité n’est que sociologique, souffrant d’une acculturation qui l’empêche de maitriser et son modernisme et son développement.  Cette majorité contemporaine, conditionnée à la sauce du complexe de l’ailleurs, a grand besoin d’une politique de déconditionnement de ce qu’elle considère  comme « sa culture contemporaine » mais aussi de sa personnalité.

 

Oumar


  
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