La question de l’identité est fondamentalement liée au « droit à l’histoire ». Tant que le continent africain n’aura pas épuisé son rapport à son histoire, il vivra dans la honte de son présent. Ce qui fait que les représentations artistiques de toute sorte que nous faisons de ce présent là resteront sans âme ; parce que ne traduisant que des angoisses, des doutes de notre ego. C’est ce malaise par rapport à notre présent qui fait qu’on se désole à chaque fois que les autres ne s’intéressent pas à ce que nous leur proposons.
« Art africain » renvoie à deux notions importantes : l’appartenance et le territoire. Il est vrai que le continent « Afrique » est une infime partie du Tout monde. Il n’en demeure pas moins qu’aussi insignifiant qu’elle puisse être, cela le lie aux « autres », aussi lointains soient-ils. En ce sens, l’africanité d’une expression artistique est défendable. Cependant, il serait intéressant de s’interroger sur l’identification ; ce « paraître » qui permet de situer ce qu’il y a « d’africain » dans une œuvre ; qui permet de la situer, elle, dans le Tout monde. Et ce paraître, il est loin d’être un artifice, un costume de scène. Au contraire : il vit en l’œuvre et l’enrichit de ses rencontres, de sa mobilité ; d’où la difficulté de le saisir, de le fixer ; d’en faire une photo qui, de toute façon, n’est représentative que du moment où elle a été prise.
La rédaction