Je m’apprêtais à quitter la galerie VEMA au bout d’une bonne heure de visite quand cette toile m’interpella : “et moi ? ”

Elle “portait” toutes les autres dans cet espace !
Face à cette sublime composition, je vis Bruce. Observation. Attention. La fragilité de son corps. Sa pudeur. Sa timidité. Le trop de centres violents qu’il arrive à refouler pour le seul bonheur de ses chers.

D’habitude, quand on ouvre une porte, c’est pour entrer ou sortir. Il y’a aussi ces portes entrebaillées, au bruit constant, gênant, torturées par le vent. Il n’est peut-être rien de tout cela ici. Il n’y a simplement pas de “portes” chez Bruce.

Ubbi say gët
Tëj sa gémmiñ
Ubbi say nopp
Ubbi sa xol
Ubbi sa xel
Ubbi sa kanam
Tëj sa lammiñ
Ubbi sa kër

Si “portes” il y’a, elles sont en nos cœurs et corps. Être en humanité, c’est être en attention, en vigilence, en sensibilité, pour qu’aucun frémissement ne nous echappe. Au risque de passer à côté de la générosité qui nous incombe.

Merci à Wagane Gueye, Commissaire de cette exposition, pour sa passion et sa constance. Son texte faisant un parallèle entre le travail de Bruce et l’esprit de #JoeOuakam est beau de justesse.