Le côlon : états d’avant, états d’après.
Sanglante digestion Que rendons-nous, après que le corps a fini d’ingurgiter tous ces emprunts liquides, solides et immatériels ? Sensés ou abjects ? Quels espaces, en nos corps, sont affectés ? Enrichis ? Perturbés ? Détruits ? Agrandis ? Rétrécis ? Violentés ? Adoucis ?
Notre racine n’est jamais indifférente à tous ces « facts » qui nous interpellent, en brut ou en douceur. Aussi, consciemment ou inconsciemment, nous actons comme un rythme (utile?) d’un mouvement que nous ne pourrons démontrer qu’en marchant, qu’en « mangeant », qu’en mâchant. Pour, qu’au final, le côlon, dans son rôle principal d’élimination des déchets, tranche ! Citoyens, sujets ou indigènes !
Des protections, des immunités, des influences, des enfermements, des promotions, des sécrétions, le côlon décide. Le corps subit et se plie. Ceci est l’état primaire (d’avant?) des choses. A l’état d’après, le côlon, sous les tropiques, perd son chapeau mais garde ses pouvoirs. État colonial, violent et dé-structurant ; déracinant. Accepter l’ankylose corporelle et l’encroûte mentale, c’est céder. Renoncer au renouveau, à la renaissance et choisir l’inconfort du mépris, de l’inférieur.
Et pourtant… Il y’a une heure pour laquelle sonne chaque réveil.
Le souffle de vie y rythme toutes les convictions et ambitions. Parce le cœur bât pour chaque être ; sans distinction de race. C’est l’heure des « dé-liés », du re-nouveau.